En savoir plus sur le thé fumé
On parle de « thé fumé » pour désigner un thé noir qui a été fumé après sa récolte, ce qui permet à la boisson d’avoir une saveur tout à fait particulière ensuite. Cette invention provient d'une légende originaire de la province du Fujian en Chine et aurait déjà plusieurs centaines d’années.
En effet, la recette du premier thé fumé aurait été élaborée par erreur, alors même que des villageois avaient retrouvé leurs feuilles de thé complètement oxydées après les avoir laissées trop longtemps. Ils pensaient avoir anéanti leur récolte, mais ils ont décidé de fumer le thé placé dans des paniers en bambou, avec le bois d’un arbre présent sur leur territoire (épicéa).
C’est ainsi que serait né le thé fumé, appelé désormais Lapsang Souchong ou Tarry Souchong, qui a rapidement traversé les continents.
Le thé fumé, qu’est-ce que c’est ?
Il existe de nombreuses variétés de thés, mais beaucoup de personnes ignorent aujourd’hui encore ce qu’est le thé fumé. Très concrètement, il n'y a pas d'autre ingrédient que du thé noir (on fume rarement le thé vert) qu’on a séché au feu de bois après sa récolte.
Cette pratique permet de sécher les feuilles de thé beaucoup plus vite qu’en procédant naturellement. Mais ce qui la rend célèbre, c’est avant tout le goût et les notes fumées qu’elle donne aux thés, reconnaissables parmi tous les autres.
Contre toute attente, même s’il est originaire de Chine, le thé fumé se présente avant tout comme un thé affectionné des Européens, il est aussi très apprécié des amateurs de cafés. On l’appelle d’ailleurs « thé européen », pour signifier à quel point celui-ci s’est surtout consommé dans nos contrées occidentales au même titre que le thé parfumé.
Découvrez l'histoire du thé Lapsang Souchong.
Comment fabrique-t-on le thé fumé ?
La procédure de fabrication du thé fumé est assez proche de celle du thé noir, bien qu’on ajoute une étape de fumage dans la première configuration.
Après la récolte, on procède à une étape de flétrissage qui permet à la feuille de perdre la moitié de son eau et de commencer l’oxydation. Puis, le thé noir est roulé pour accélérer l’oxydation. Ensuite, on grille légèrement les feuilles sur une plaque de fer, avant de les poser sur des claies en bambou au-dessus d’un feu de racines. En fonction du fumage que l’on souhaite, on peut laisser griller plus ou moins longtemps, et même renouveler l’opération.
Les feuilles roulées et fumées partent en oxydation dans des salles à l’intérieur desquelles le taux d’humidité oscille entre 90 et 95 %, avec une température entre 20 et 22°C. Selon la saison, la région de culture et la couleur souhaitée, cette oxydation peut durer entre 60 minutes et trois heures.
Pour stopper l’oxydation, on porte le thé à une température haute. De grands séchoirs cylindriques permettent de réaliser la torréfaction. Enfin, les thés sont triés (feuilles brisées et feuilles entières) pour être emballés.
Il y a 2 thés fumés principaux : le lapsang souchong et le tarry souchong, ce dernier dévoile des saveurs plus corsées car il provient de théiers plus anciens.